Retour sur la journée AVS de décembre 2021 :
“Comment mesurer les effets de nos projets sur le territoire ?”
Décembre 2021, rappelez-vous… Vous participiez à la journée départementale de l’animation de la vie sociale (AVS) organisée par la CAF et ALISO à Jarnages. L’annonce de la thématique en amont et son traitement le jour j, avaient généré différentes réactions et du débat. Cela méritait qu’on puisse revenir dessus avec plus de recul. Claire CHEZEAUBERNARD, étudiante en Master 2 ESS au CNAM, nous a offert son regard, sa curiosité et du temps pour aller au-delà de notre expérience de cette journée.
Elle a réalisé un travail autour de la notion de l’évaluation de l’impact social, courant 2023 dans le cadre d’un enseignement dirigé par Jean-Louis Laville, économiste et sociologue.
Petit rappel visuel de l’évènement en question ci-dessous …
En attendant de réussir à vous poser pour lire ce travail, voici de quoi vous donner un peu de matière :
Pourquoi ce sujet de travail ?
A l’occasion d’une restitution fin 2022 d’un autre travail réalisé sous l’égide du Pr Laville (l’analyse institutionnelle d’ALISO), avait été évoquée lors d’un débat animé, la journée AVS de décembre 2021. Pour mémoire, le thème de cette journée était : “Comment mesurer les effets de nos projets sur le territoire ?”, autrement dit l’évaluation de l’utilité sociale ou de l’impact social : sujet révélant de vifs désaccords chez certains acteurs de l’AVS.
En quoi le travail a-t-il consisté ?
En 2023 donc, soit plus d’un an après la Journée AVS de décembre 2021, il s’est agi de recueillir les témoignages de plusieurs participants, de comprendre les points de vue respectifs, de voir dans quelle mesure ils étaient – ou pas – réconciliables, et enfin de les mettre en perspective avec l’enseignement au CNAM sur “L’évaluation dans le domaine social” et avec la littérature sur ce sujet.
Quels ont été les résultats ?
Deux points d’accord ont été identifiés : l’intérêt d’évaluer des actions ou des projets ; et la nature et la qualité des relations entre la CAF 23 et les structures d’AVS.
Un des points de désaccord serait lié à une “représentation dominante”, par les structures AVS, de leurs rapports sociaux avec certains financeurs. A ce sujet, il faut bien distinguer : d’un côté, une évaluation co-construite par financeurs et financés dans un but d’amélioration des actions respectives ; de l’autre, et c’est toujours mal vécu, une évaluation descendante conçue par des personnes ou des échelons qui ne connaissent pas le terrain ou avec des politiques fluctuantes, possibles prétextes à des réductions de financements.
Par ailleurs, l’AVS constitue un objet spécifique difficile à cerner, comme l’indique la chercheuse Cécile Ensellem : ‘’Les structures de l’AVS ont pour mission d’accueillir et d’accompagner, sans distinction aucune et sans obligation, les habitants d’un territoire donné. Elles déploient pour ce faire une large palette d’activités et de projets allant du loisir à la participation au débat, en passant par l’accès aux droits. Il n’est pas question d’être un centre d’activités ou de loisirs, les acteurs aiment à le réaffirmer, mais d’aller plus loin et vers autre chose. […] Les effets que nous avons relevés sont plus souvent observés qu’objectivés, plus ressentis qu’évalués en raison de la difficulté rencontrée par les acteurs engagés dans des initiatives d’évaluation à construire les outils ad hoc, et du temps que cela nécessite’’.
Perspectives en Creuse : pour qui, par qui, avec qui ?
Les réserves, les craintes et les difficultés, ne signifient pas qu’une démarche d’évaluation destinée à des partenaires extérieurs soit impossible.
Les conditions ont été passées en revue, elles incluent notamment : le dialogue, une évaluation qui parte des acteurs, la clarification au départ des attendus et de leur dimension temporelle avec les financeurs. Pour ce qui est des collectivités territoriales, la démarche doit se faire avec les bons outils et les bons espaces, autrement dit sous des formats de valorisation et de rencontre adaptés.
Pour en savoir plus : lien vers document complet (37 pages)
