Suite à la journée départementale de l’animation de la vie sociale, co-organisée par Aliso et la CAF le 7 décembre 2023, on a voulu laisser une trace pour valoriser vos témoignages.
Après l’évènement, on s’est rendu à La Souterraine pour échanger avec Jean-Michel, de la MJC Centre-Social, qui est en première ligne, à l’accueil de la structure, depuis 31 ans. D’abord recruté pour faire du secrétariat, il a très rapidement pris la place dans « la vitrine » de la MJC CS, devenant le premier contact humain de l’association. A l’époque, les contraintes du cadre législatif et les façons de travailler étaient différentes. Venir en soutien d’une activité avec un groupe de mineurs par exemple, pouvait se faire plus simplement que maintenant. Ainsi, Jean-Michel a pu participer à des activités dont il n’était pas référent et se familiariser avec la vie de la maison. De nature timide et réservée dans sa vie extra-professionnelle, son poste le met dans un rôle qu’il s’est approprié et qu’il prend très à cœur. On vous raconte…
On arrive dans une cour, à gauche une fenêtre, on aperçoit le visage de Jean-Michel à son bureau, on continue et on pousse la porte de la MJC CS. On arrive dans le couloir, sur la droite, il y a de quoi s’asseoir, en face des escaliers qui montent à l’étage, un couloir qui part sur la droite,et là, sur la gauche, au bout d’une première cloison, une ouverture de porte nous invite à passer la tête à l’accueil. Une vieille tapisserie beige feutrée d’époque, des grandes affiches de cinéma, des flyers sur une table, des paravents sur la droite pour cloisonner des espaces administratifs, et Jean-Michel, à son bureau, en face, nous accueille. On peut s’asseoir, deux chaises et une petite table collée face au bureau d’accueil, nous attendent.
L’endroit est loin d’être moderne ou rafraîchi mais on s’y sent accueilli, et bien qu’ouvert et spacieux, il a une dimension confidentielle. On peut y croiser d’autres salariés, bénévoles ou adhérents. Cela dépend des moments et si c’est le cas, Jean-Michel nous présente.
D’après J.M., l’accueil et les envies des personnes n’ont pas changé depuis tout ce temps. Ce qui change, ce sont les outils qu’on utilise, qui eux, sont susceptibles de modifier la création du lien et la relation.
Quand on n’utilisait pas internet avec les courriers électroniques et les formulaires en ligne, les gens se déplaçaient pour trouver les renseignements, alors on se rencontrait et on se parlait davantage.
Heureusement, pour régler leurs inscriptions, internet ou pas internet, les personnes sont obligées de venir sur place.
Une autre astuce : les inscriptions aux activités se font au trimestre. Cela permet donc de voir les adhérents qui reconduisent leurs loisirs, au moins deux fois, sinon trois, dans l’année. C’est l’occasion d’échanger, d’avoir des avis et des retours sur les activités qu’ils pratiquent. C’est plus de gestion mais c’est un choix comptable et économique et surtout ça permet de revoir les gens et ça c’est important.
Et…c’est ça que Jean-Michel aime et cherche dans son travail quotidien : la rencontre !
« C’est ce que je kiffe, j’adore! ». L’intérêt du travail est de voir les gens. On échange plus quand on se voit en chair et en os.
Il parle de ses « p’tites mamies » avec qui il papote de tout et de rien, du potager, ou d’autre chose.
On trouve toujours quelque chose pour alimenter la discussion, on en profite pour communiquer sur ce que la structure propose et, on peut finalement trouver des activités pour toute la famille en discutant.
Ce qui anime la motivation de Jean-Michel, c’est aussi de savoir que même d’anciens adhérents parviennent encore à être surpris par les activités que propose la structure.
En plus d’être un lieu de rencontre qui permet de nourrir les activités des habitants du coin, et pour toutes les générations, l’accueil de la MJC est aussi le carrefour de recensement des ressources locales. 90% des bénévoles de l’association ont été rencontrés à cet endroit. Beaucoup d’activités suivies ou ponctuelles se sont montées à partir de ces rencontres. La confiance aidant, une personne parle de son métier ou de ce qui la passionne, Jean-Michel creuse un peu, naturellement, et hop ! Petit à petit, on lui « livre un colis » avec une compétence précieuse à partager, il accueille la nouvelle et fait le lien entre l’équipe et la personne et une activité nouvelle peut être proposée.
« Je suis le généraliste et je les envoie vers les spécialistes. » Jean-Michel s’intéresse aux personnes et il semble que les personnes se sentent facilement à l’aise pour se confier à lui. « Savoir qui sont les gens et ce qu’ils font , ça n’se fait pas en deux minutes ». Il prend le temps de la rencontre et l’entretient. Tout se passe à l’accueil. « J’arrive à faire parler les gens, ils se livrent, sur des trucs drôles, mais parfois beaucoup moins…et moi aussi je raconte ma petite vie… ». Pour arriver à être dans un lien de confiance avec les gens, il semble qu’il faille accepter de livrer un peu de soi aussi, sans quoi ça ne fonctionne pas.
« A force de rencontrer les gens, tu les sens… », Jean-Michel s’attache au vouvoiement à priori mais il arrive qu’en fonction de la relation, il parvienne à tutoyer une personne.
S’il parvient à mettre les gens en lien, alors il se dit : « C’est bon, j’ai fait mon boulot ».
S’il doit s’absenter, il est remplacé par sa collègue Marie-Do, qui a aussi l’habitude d’être en lien avec les familles.
Pour faire découvrir l’ensemble des associations accueillies à la MJC Centre Social et les activités qui y sont proposées, la MJC CS organise les 22 et 23 juin 2024 le Festiv’Art.