Les Bénévoles : ressource humaine ou citoyens ?

Cette question est apparue en filigrane des échanges qui ont animé la Journée d’Atelier “Les moteurs de l’engagement”, le 5 Juillet dernier à Masgot. Un atelier enrichi par l’expérience des 16 bénévoles et salariés d’associations, qui sont venus des quatre coins de la Creuse, depuis La Cellette tout au Nord jusqu’à Flayat au Sud, en passant par Chatelus le Marcheix et La Souterraine.

Des expériences d’engagement qui passent souvent par, en premier lieu, la volonté de mettre en acte sa citoyenneté, d’agir sur le territoire. Puis, petit à petit, vient le goût pour la vie collective, l’agir ensemble, l’apprentissage de la citoyenneté à plusieurs et en actes.

Voir ici les productions issues de l’Atelier.

Groupe d’échange sous le tilleul : merci à l’association Village de Masgot pour son accueil ensoleillé !

Comment mobiliser en tenant compte de ces différents moteurs de l’engagement ? Quels moments, quels espaces de rencontre, quels messages faire passer ? On se rend compte notamment du caractère précieux des forums d’associations, des marchés où l’on peut tenir un stand, et bien sûr du bouche à oreille !

Le groupe a aussi abordé la question du comment maintenir la mobilisation / éviter la démobilisation, qui est peut être plus cruciale pour les associations présentes à l’atelier. “Prendre des temps inefficaces”, comme le repas des bénévoles, “Risquer l’inefficacité” en confiant à de nouveaux bénévoles ce qu’un bénévole confirmé ou un salarié pourrait faire en deux-deux. Là où, lorsque l’efficacité de l’action est le mot d’ordre de la gestion de ressources humaines, l’inefficacité est peut être un moteur d’épanouissement citoyen !

Le bénévolat n’a jamais voulu dire une activité non rémunérée monétairement, le bénévolat, c’est la volonté bonne au sens le plus fort du terme. Ce qui s’oppose au bénévolat, ce n’est pas le salariat, c’est le malévolat, comme l’économie du crime, c’est aussi cette volonté réduite aux acquêts, cette volonté formidablement réduite qu’on pourrait appeler le lucravolat. Dans une société qui ne marche pas complètement sur la tête, l’idée que la volonté bonne a de la valeur est une idée qui devrait aller de soi alors que, par contre, ce qui est destructeur pour une société, c’est le malévolat.

Patrick Viveret, cité par ITECO.BE, revue Antipodes